dimanche, 16 mars 2014
La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (27)
« 72. Le livre de Vincent, abrégié, en françois, avecques plusieurs autres histoires et croniques, depuis le trespas saint Loys jusques à Philippe de Valois, escript en lettre courant, couvert de cuir blanc. »
Il s’agit sans doute d’un extrait du Miroir de l’histoire ou Miroir historial (Speculum historiale), l’encyclopédie rédigée par le frère dominicain Vincent de Beauvais (vers 1184/94-1264), et traduite en français par Jean de Vignay ; on se souvient (c’est le livre 32. de cet inventaire) que l’ouvrage recense les « faits et gestes historiques selon la chronologie » (comme l’auteur l’écrit dans son « Prologue ») depuis la Création du monde jusqu’au XIIIe siècle. Cet extrait serait la partie historique débutant à la mort de saint Louis (1270) et se poursuivant jusqu’à l’avènement du premier des Valois, Philippe VI de France (Philippe de Valois, 1293-1350, roi en 1328), dont descendent Louis et Charles d’Orléans.
« 73. Le livre de ceulx qui regnèrent après le deluge, contenant plusieurs croniques, en lettre de forme, en françois, couvert de cuir blanc. »
Il s’agirait, selon Le Roux de Lincy, d’un ouvrage de généalogie, présentant tous les rois du monde, de Noé à Charles VI.
« 74. Ung Breviaire à l’usage de Paris, en deux grans volumes couvert de cuir blanc, notés, portans [contenant] leur psaultier ferial. »
Ce bréviaire est un livre liturgique « portatif » destiné à célébrer l’office divin : il contient tous les textes nécessaires pour la prière quotidienne des Heures. Les deux volumes de celui-ci étaient « notés », c’est-à-dire qu’ils contenaient des notes de musique. Dans un « psautier férial », la semaine est divisée en « féries » (jours de semaine religieuse) se déroulant du dimanche au samedi. Dans chaque férie, l’on trouve des heures de prières réparties sur l’ensemble de la journée.
(à suivre.)
23:46 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, La Bibliothèque de Charles d'Orléans, Blois, 1427 | Tags : frédéric tison, charles d'orléans, bibliothèque, blois, 1427 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Celui qui fut notre « Dauphin si gentil »
Charles Marie Émile Seurre, dit Seurre jeune (1798-1858),
Charles VII, roi de France (1403-1461) (vers 1840),
château de Versailles, photographie : janvier 2014.
23:12 Écrit par Frédéric Tison dans Île-de-France, Musée d'un regard, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, charles marie émile seurre, charles vii, versailles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
vendredi, 14 mars 2014
La magnificence sous la pluie
Fragment des Jardins de Versailles,
vu de l'antichambre du Grand Couvert, dans les appartements de la reine,
photographie : janvier 2014.
09:24 Écrit par Frédéric Tison dans Châteaux de France, Île-de-France, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, versailles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
jeudi, 13 mars 2014
Trompe-l'œil
Dans le Salon de Vénus, au château de Versailles,
(Perspective de jardins (1677), par Jacques Rousseau (1630-1693), détail)
photographie : janvier 2014.
22:13 Écrit par Frédéric Tison dans Île-de-France, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, versailles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Le marbre des salles
Détail du revêtement d'un mur du Salon de Vénus,
au château de Versailles, photographie : janvier 2014.
08:46 Écrit par Frédéric Tison dans Île-de-France, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, versailles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (26)
« 71. Les Histoires du roy Arthus, du saint Graal, moult vieil, escript en françois, et n’a pas de commencement ; couvert de cuir rouge marqueté. »
Même tronqué (ses premiers feuillets sont apparemment manquants), ce livre est l’un de ceux qui (me) font le plus rêver dans cet inventaire : si l’on sait que la geste du roi Arthur s’est développée essentiellement d’après l’Histoire des rois de Bretagne de Geoffrey de Monmouth (vers 1100–1155) et que Chrétien de Troyes, qui s’inspire de Monmouth, introduisit le Saint Graal dans son roman Perceval ou le Conte du Graal vers 1180-1190, le fait que le livre soit « moult vieil » (a-t-il, en 1427, cent, deux cents ans ?) indiquerait qu’il s’agit, sinon de l’un des premiers, de l’un des plus anciens manuscrits de la légende…
(à suivre.)
08:45 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, La Bibliothèque de Charles d'Orléans, Blois, 1427 | Tags : frédéric tison, charles d'orléans, bibliothèque, blois, 1427 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
mercredi, 12 mars 2014
Fragment de l'hiver
François Girardon (1628-1715), L'Hiver (1675-1679), détail,
au château de Versailles,
photographie : janvier 2014.
09:06 Écrit par Frédéric Tison dans Musée d'un regard | Tags : frederic tison, photographie, françois girardon, l'hiver, détail, versailles | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Autoportrait en ombre dans un miroir de la Galerie des Glaces
Au château de Versailles, photographie : janvier 2014.
09:06 Écrit par Frédéric Tison dans Île-de-France, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, versailles | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
mardi, 11 mars 2014
Versailles en hiver
à François.
Au château de Versailles.
Au premier plan, Le Rémouleur (1686-1688), bronze de François Girardon (1628-1715)
& Balthasar Keller (1638-1702), d'après l'antique.
Photographie : janvier 2014.
08:51 Écrit par Frédéric Tison dans Châteaux de France, Île-de-France, Parcs et jardins, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, versailles | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (25)
« 68. Les Evangiles, commencens à l’Advent [l’Avent, les quatre semaines précédant la naissance du Christ], couvertes de cuir rouge rayé [portant des rayures], escriptes en grosse lettre de forme, en latin. »
La mention de l’Avent indique qu’il s’agit d’une édition liturgique.
« 69. Le Psaultier glosé en latin, couvert de cuir rouge marqueté, escript en lettre de forme, tout neuf. »
« 70. Les Concordances de la Bible, en latin, couvert de cuir rouge marqueté, lettre de forme, enluminées, à quatre fermoers. »
Établir des Canons de concordances entre les passages similaires d’un évangile à l’autre était indispensable au lecteur : sans ces Concordances, il lui était impossible de retrouver un épisode de la vie de Jésus narré communément par l’un ou l’autre des trois Synoptiques et par l’évangile de Jean. C’est vers 1235 qu’une équipe de dominicains réunis autour de l’exégète et théologien Hugues de Saint-Cher (début du XIIIe s.–1263), au couvent Saint-Jacques de Paris, s’attela à la tâche. Les Concordances qui s’élaborèrent dans les siècles suivants s’appuyèrent sur ces travaux fondateurs.
(à suivre.)
08:49 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, La Bibliothèque de Charles d'Orléans, Blois, 1427 | Tags : frédéric tison, charles d'orléans, bibliothèque, blois, 1427 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
lundi, 10 mars 2014
La nourriture des licornes
Lichen, dans la forêt de Tronçais, près de Montluçon, dans l'Allier,
photographie : hiver 2013-2014.
08:09 Écrit par Frédéric Tison dans Auvergne, Photographies solitaires, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, forêt de tronçais | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
La peau de la forêt
Écorce du « Chêne carré » (datant de 1630),
dans la forêt de Tronçais, près de Montluçon, dans l'Allier,
photographie : hiver 2013-2014.
08:07 Écrit par Frédéric Tison dans Photographies solitaires | Tags : frédéric tison, photographie, chêne carré, forêt de tronçais | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
dimanche, 09 mars 2014
De la musique
à quelque ami mélomane.
Au moins pouvons-nous feuilleter, et même lire presque tous les livres d'importance (et regarder, du moins voir, dans ces livres, à défaut de visiter toutes les villes des beaux-arts, les images immenses). Mais la musique, mais la musique ! Seul un dieu saurait écouter avec les temps tout ce qu'en ont proposé les hommes musiciens.
22:08 Écrit par Frédéric Tison dans Autour de la musique, Minuscules | Tags : frédéric tison, minuscule | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Le château le soir
Ruines du château de Hérisson (XIe-XIVe s.), dans l'Allier,
photographie : hiver 2013-2014.
10:13 Écrit par Frédéric Tison dans Auvergne, Châteaux de France, Voyages et promenades en France | Tags : frédéric tison, photographie, château de hérisson | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
samedi, 08 mars 2014
La bibliothèque de Charles d'Orléans, à son château de Blois, en 1427 (24)
« 65. Le livre de Gressisme, tout neuf, enluminé, sans gloses, couvert de rouge marqueté, en latin. »
Il s’agit du « Graecismus, traité grammatical en vers latins, composé au douzième siècle, par Éverard de Béthune » (Le Roux de Lincy), un grammairien flamand de la ville d’Arras (11- ?-vers 1212). Il semble cependant que ce traité fut plutôt écrit ou publié au début du XIIIe siècle, vers 1212.
« 66. Le livre de Doctrinal, neuf, sans gloses, enluminé, couvert de cuir rouge marqueté, en latin. »
Il s’agit de l’ouvrage Doctrinale Puerorum (1209), une grammaire moralisée, en vers hexamètres, à vocation pédagogique, et qui connut un immense succès, au point de devenir un classique jusqu’au XVe siècle. Son auteur est Alexandre de Villedieu (vers 1175-1240), un poète et grammairien français qui tenait école à Paris.
« 67. Le livre de Macommet, en latin, couvert de cuir rouge plain, en lettre de forme, et aucunement glosé. »
« Macommet » désigne Mahomet, comme deux livres cités ci-dessous le montrent ; ainsi, cet ouvrage est le Coran, que l’on appelait alors Alcoran. En 1142, l’abbé de Cluny Pierre le Vénérable (vers 1093-1156) en avait commandé la première traduction en latin, sous le titre Lex Mahumet pseudoprophete (« La Loi du pseudo-prophète Mahomet »), au théologien Pierre de Poitiers, au savant Herman le Dalmate, au traducteur Pierre de Tolède, à l’érudit anglais Robert de Ketton et à un musulman nommé Mohammed. Il n’y eut pas d’autre traduction en latin avant le XVIe siècle. La première traduction en français date du XVIIe siècle.
Pierre Barbatre (vers 1420 ? – après 1480), un moine bénédictin du prieuré de la Madeleine, dans la Loire, fit le récit d’un voyage qui le mena jusqu’en Terre Sainte. Il note, à la date du jeudi 27 juillet 1480, qu’« en Rame [Er-Rama, un village palestinien situé à 8 kilomètres au nord de Jérusalem ?] sont plusieurs temples ou églises selon leur loy de Macommet » en distinguant ces derniers des édifices chrétiens. (Cf. Voyage de Pierre Barbatre à Jérusalem en 1480, par Pierre Tucoo-Chala et Noël Pinzuti, Éditions Renouard, 1972.)
Plus explicitement encore, dans le Voyage de Georges Lengherand, mayeur [maire] de Mons en Haynaut, à Venise, Rome, Jérusalem Mont Sinaï & Le Kayre (1485-1486), l’auteur écrit : « Ilz tiennent la foy des Mores et Sarrasins qui est la loy de Macommet, lequel fut un homme diabolicque plain de hérésies et ennemy de toute verité. Il fut né de Arrabie (…). [Macommet] fit ung livre nommé Alcoran, plain de hérésies, lequel les diz Mores et Sarrasins observent comme les Crestiens l’Evangille ». (Cf. Voyage…, avec introduction, notes, glossaire, etc., par le marquis de Godefroy-Ménilglaise, Éditions Masquillier & Dequesne, 1861.)
(à suivre.)
10:18 Écrit par Frédéric Tison dans Autour du livre, La Bibliothèque de Charles d'Orléans, Blois, 1427 | Tags : frédéric tison, charles d'orléans, bibliothèque, blois, 1427 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |